USA UK Australia Français Suisse Deutsch Español Polska
photos  liens  Accueil

 Dimanche 5 mai
Pie V, pape et confesseur

NOUVEAU

 Juventutem Sydney 2008
 Photos JMJ Sydney 2008
 Photos Sydney 2008 (FSSP)
Inscription à la mailing list de Juventutem Inscr. Mail-List

Article paru dans Valeurs Actuelles le 12 août 2005


Valeurs Actuelles - www.valeursactuelles.com

Ce que les jeunes attendent des JMJ
Par Christophe Plotard
n° 3585 paru le 12 Août 2005

Tous n’ont pas forcément les mêmes raisons de faire le voyage en Allemagne. Véritable kaléidoscope de la jeunesse catholique, les JMJ proposent à chacun d’y trouver son compte.
Benoît XVI s’agenouillera-t-il sur le tarmac pour embrasser son sol natal ? Une seule chose est sûre : dès sa descente d’avion, le 18 août prochain, à midi, sur l’aéroport de Cologne-Bonn, le pape sera observé dans les moindres détails. Par les médias, bien sûr, par ses compatriotes allemands mais aussi par les jeunes du monde entier.
Ce premier voyage officiel du Saint-Père à l’étranger promet d’être épuisant. Le pape n’a pourtant pas hésité un instant, paraît-il, avant de confirmer sa présence aux Journées mondiales de la jeunesse. On raconte même que ce fut l’une des premières choses qu’il fit savoir à son entourage juste après son élection, le 18 avril dernier. Deux jours plus tard, il l’annonçait officiellement au cours de sa première homélie.
Mais la jeunesse allait-elle suivre, malgré la disparition de Jean-Paul II, auquel les JMJ restent irrémédiablement liées ? Il semble que ce soit le cas. Trente jours avant le début de l’événement, le nombre d’inscrits dépassait déjà les 400 000 personnes. Un chiffre jamais atteint à un mois de l’échéance. Les inscriptions, dont la clôture était prévue le 31 mai, sont finalement restées ouvertes jusqu’au dernier moment.
Côté français, le contingent, conforme aux prévisions, tourne autour de 50 000 participants, répartis entre les groupes diocésains (80 % des inscrits) et les mouvements religieux (20 %).
Le changement de pape n’a donc rien changé ? La question commence à agacer sérieusement Pierre Touzel, 23 ans, coordinateur des JMJ en France. « Il faut arrêter de faire un blocage sur le pape. Les cardinaux l’ont élu et nous leur faisons pleinement confiance parce qu’ils ont reçu l’inspiration de l’Esprit Saint. Nous, nous partons aux JMJ pour adorer le Christ. En plus, poursuit-il, le discours de Benoît XVI en tant que pape, on ne le connaît pas encore. Les jeunes ne veulent pas se laisser influencer par les médias qui disent que c’est un conservateur. Ils veulent aller à Cologne pour se faire leur propre opinion. »
Il y a donc, indéniablement, un effet de curiosité. Un effet de masse aussi. Les JMJ, comme tout grand rassemblement, exercent un puissant pouvoir d’attraction. Mais là encore, Pierre Touzel refuse les présentations caricaturales. « Effectivement, on peut venir à Cologne pour faire la fête, pour boire des bières et faire bronzette sur les bords du Rhin. Mais on ne cache à personne que les JMJ sont organisées par l’Église catholique. Chacun voit ceux qui l’entourent et personne ne reste indifférent. Pour faire la fête et passer des vacances tranquilles, Ibiza est beaucoup moins chère. »
Ce mélange de festivités et de spiritualité, c’est justement ce qui fait toute la richesse des JMJ, continue Pierre Touzel, même si cela ne plaît pas forcément à tout le monde. « Certains trouvent que c’est trop farniente, décrit-il, d’autres que c’est trop catho. » Le risque, alors, n’est-il pas de choisir, pour satisfaire la majorité, le plus petit dénominateur commun ? « Avec un thème comme celui que l’on a cette année, “Nous sommes venus l’adorer”, certainement pas ! C’est costaud, quand même ! »
Tirée de l’Évangile selon saint Matthieu, cette phrase, choisie comme fil rouge des JMJ par Jean-Paul II, fait référence au voyage qu’entreprirent les Rois Mages – dont les reliques sont justement vénérées dans la cathédrale de Cologne – lors de la naissance de Jésus.
Un thème suffisamment “costaud”, semble-t-il, pour que les jeunes traditionalistes décident, pour la première fois, de prendre officiellement part au rassemblement. Ils seront présents tout au long de la semaine sous une seule et même bannière, celle de Juventutem, une coordination internationale regroupant des mouvements, telle la Fraternité saint Pierre, qui, en accord avec Rome, continue de célébrer la messe et de donner les sacrements selon le rite d’avant Vatican II, dit rite saint Pie V.
« En fait, c’est la première année que nous participons de cette façon, c’est-à-dire en tant qu’organisateur, puisque nous avons des activités au programme officiel, précise Julien Bodereau, 28 ans, coordinateur laïc de Juventutem. Les JMJ sont le plus grand événement d’Église, nous y avons donc notre place. Le pape nous a invités et nous répondons à son appel. » Et de préciser que la décision n’a rien à voir avec l’élection de Benoît XVI, même si le nouveau souverain pontife « n’a jamais caché son soutien aux traditionalistes. Nous avions fait le choix de venir dès juin 2004. »
Alors, pari réussi ? Les organisateurs se disent satisfaits. Un millier de jeunes, dont une grande majorité de Français, a choisi de rejoindre Cologne avec Juventutem, pour des JMJ qu’ils veulent avant tout spirituelles. « Chez nous, la dimension de l’adoration eucharistique est extrêmement importante, explique Julien Bodereau. Le thème des JMJ est d’autant plus fort que 2005 est l’année de l’Eucharistie. »
Mais les traditionalistes espèrent aussi transmettre un message clair à tous les jeunes catholiques. « Il faut, peut-être, faire à nouveau comprendre le sens du sacré et le sens de la liturgie, reprend le coordinateur de Juventutem. Si, à juste titre, certaines personnes ont pu être choquées dans le passé, aux JMJ ou ailleurs, par des abus liturgiques, c’est aussi parce qu’il y a chez la plupart de ceux qui les ont commis une méconnaissance réelle des mystères de la foi chrétienne. »

Méconnaissance ? Certains préfèrent parler de manière différente de vivre sa foi. « Pour nous, la vie sacramentelle n’est pas séparée de l’amour des autres », commente Kevin Ahern, 24 ans. Originaire des États-Unis, il est le jeune président du Mouvement international des étudiants catholiques (Miec), traditionnellement présenté comme appartenant à l’aile gauche de l’Église.

“Découvrir différentes expressions de la foi”.

« Si on s’enferme dans notre chapelle pour ne faire que prier, alors on ne va pas jusqu’au bout de notre mission, renchérit Joseph Zobel Behalal, secrétaire général du Miec et camerounais d’origine. Nous cherchons à lier la foi et l’action, à voir comment notre prière peut nous aider à nous engager sur le terrain de la justice. »
“Foi et action”, ce sera d’ailleurs le sujet des discussions que le mouvement organise dans le cadre du programme officiel des JMJ. « Ce rassemblement est une bonne occasion d’avoir une expérience de l’Église globale, analyse le père Mike Deeb, aumônier international du Miec. Être catholique pour nous, c’est faire partie de cette diversité. Les JMJ offrent l’opportunité merveilleuse de rencontrer des gens du monde entier, découvrir différentes expressions de la foi et promouvoir la solidarité globale. »
À Cologne, c’est autour du pape, “symbole de cette unité de l’Église”, qu’ils prendront part, le 21 août au matin, à la grand-messe de la jeunesse catholique. Au côté des traditionalistes, des charismatiques et des autres. Car si, entre tous ceux-là, les priorités diffèrent, la foi, elle, est bien la même.


 mise à jour: 19/08/08 Nb de connectés:1  -  Nb de visiteurs:222101 © Copyright 2004 - Juventutem